Les “circuits courts alimentaires” – L’Eco locale – 30 juin 2018

Finis les fraises d’Espagne, les haricots verts du Kenya ou les tomates du Maroc ? De nombreux consommateurs en France – on les appelle souvent les “locavores” – ont fait le choix de la proximité pour tout ou partie de leur alimentation. D’autant que les possibilités de s’approvisionner à proximité se sont beaucoup diversifiées ces dernières années, des “drives” fermiers aux sites spécialisés en passant par les distributeurs automatiques.
Deux récentes enquêtes d’opinion montrent l’ampleur du phénomène :
– Selon une étude du cabinet Natural Marketing Institute, 71 % des Français préfèreraint acheter des produits locaux et un producteur sur cinq vend en circuit court.
– Et d’après un sondage Opinion Way, 63 % des consommateurs auraient tendance à privilégier régulièrement des produits locaux et 93 % le ferait ponctuellement.

Pour la dernière émission de la saison, l’Eco locale s’intéresse aux circuits courts alimentaires.

De quoi parle-t-on ?

La notion de circuit court – ou de proximité – alimentaire est utilisée pour désigner un mode de vente limitant le nombre d’intermédiaires (de zéro à un, très rarement deux, au maximum) sans retenir de critère géographique (variable selon le lieu et les produits : d’une trentaine à une centaine de kilomètres, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie [ADEME]). Sont concernés les produits vendus directement à la ferme, dans des marchés ou boutiques de producteurs, les paniers mis à disposition par les AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) ou par des sites spécialisés, etc.
Des acteurs de l’agroalimentaire et du commerce, comme la grande distribution, se vantent de vendre en circuit court. Pourtant, un autre critère est fondamental aux regard de nombreux spécialistes et défenseurs du “manger local” : le renforcement du lien social et un partage plus équitable de la valeur ajoutée au profit des producteurs.

Le déroulé de l’émission

Le premier invité de l’émission est Frédéric WALLET : ingénieur de recherche à l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et enseignant à AgroParisTech, ce spécialiste des circuits courts alimentaires nous donne quelques clés de compréhension de cette tendance qui monte en puissance.
Comme à l’habitude, l’Eco locale joint la théorie à la pratique à travers trois exemples en seconde partie :
Aurore, Bertrand et Pascal, de l’AMAP du Cirque, ont la gentillesse de nous accueillir et de nous expliquer le fonctionnement concret de leur AMAP, un jour de distribution de paniers ;
– Président de l’association « L’Île aux fruits », Frédéric FAUVET montre comment les circuits courts alimentaires peuvent aussi contribuer à réarmer les villes de leur fonction nourricière tout en participant à l’aménagement du territoire et à la régénération urbaine ;
– Les circuits courts alimentaires ne s’adressent pas seulement aux particuliers, ils sont aussi un moyen efficace de mettre en relations des professionnels. Marie GUILBERT, de la Chambre d’agriculture de la Somme, Responsable en son sein de l’équipe “Filières courtes et Agritourisme” et Cheffe de projet régional “Filières de proximité et valeur ajoutée”, présente la genèse et l’évolution du dispositif “Somme produits locaux“, outil de structuration des filières agricoles, aujourd’hui accessibles aux aussi consommateurs.

Musique

Pour l’ambiance sonore, Emel Mathlouti (Instant) et Fatoumata Diawara (Nterini) sont au programme.

Bibliographie et sitothèque

Patrick Philipon, Yuna Chiffoleau et Frédéric Wallet (2017), Et si on mangeait local ?, Paris, Editions Quae.

Institut d’Aménagement et d’urbanisme (2017), Une métropole à ma table. L’Île-de-France face aux défis alimentaires, Les Cahiers, n°173, mars.

Mathilde Golla (2018), 100 jours sans supermarché. Le guide des circuits courts, Paris, Editions Flammarion.

Le site du ministère de l’agriculture recense les adresses pour consommer local partout en France :
http://agriculture.gouv.fr/consommation-manger-local-partout-en-france

Le site “Bienvenue à la ferme” pour acheter directement chez les producteurs (plus de 5 000 références) :
http://www.bienvenue-a-la-ferme.com/

Les commentaires sont clos.